Le romancier franco-algérien Boualem Sansal, libéré le mercredi 12 novembre 2025 par une grâce humanitaire du président algérien Abdelmadjid Tebboune, est arrivé mardi 18 novembre en France. Il a été immédiatement reçu par le président Emmanuel Macron à l'Élysée, a confirmé le Cabinet présidentiel français. L'écrivain de 76 ans, connu pour ses œuvres critiques envers l'islam, le colonialisme et les dirigeants algériens, avait passé un an en détention après son arrestation à l'aéroport d'Alger en novembre 2024.

Il avait été condamné en mars 2025 à cinq ans de prison ferme pour « atteinte à l'unité nationale » et « insulte aux institutions publiques » en vertu des lois antiterroristes algériennes. Atteint d'un cancer qui a occasionné la dégradation de son état de santé en prison, M. Sansal s'était d'abord rendu à Berlin, en Allemagne pour recevoir des soins médicaux intensifs ; la grâce ayant été accordée en réponse à une demande du président allemand Frank-Walter Steinmeier. Emmanuel Macron a tenu à exprimer sa « gratitude » à « tous ceux qui ont contribué à rendre cette journée possible », saluant particulièrement le rôle décisif de son homologue allemand.

L'affaire Sansal avait provoqué une vive tension diplomatique entre Paris et Alger, avec des appels à la libération émanant d’Emmanuel Macron, d'autres politiciens français et du Parlement européen. Des figures littéraires de renom comme Salman Rushdie et Kamel Daoud, s'étaient également mobilisées. C'est finalement l'intervention de l'Allemagne, invoquant l'âge et les problèmes de santé de l'écrivain, qui a poussé le président algérien Tebboune à accorder sa grâce pour raisons humanitaires.

Le Comité de soutien à Sansal, réunissant intellectuels et militants, a chaleureusement salué le retour de l'auteur en France, rendant hommage à son « courage et sa dignité » face à « cette longue épreuve injuste et douloureuse ».

Texte et récit : Sam Rivers