Culture/ Deuil : Éric Didia, alias « Roro » s’est éteint

Culture/ Deuil : Éric Didia, alias « Roro » s’est éteint

Cette merveilleuse voix s’est tue à jamais !


Cette merveilleuse voix s’est tue à jamais !
Le rideau s’est refermé sur une légende de l’audiovisuel ivoirien. Éric Didia, affectueusement surnommé « Roro », n’est plus. Animateur charismatique, présentateur passionné, il a bercé plusieurs générations avec son énergie débordante, son humour bienveillant, et surtout, sa double voix à la rumba congolaise. Celle de ‘’Kibibi’’, son personnage imaginaire devenu mythique, qu’il faisait vivre avec une tendresse et une créativité rares.
Il s’est éteint le vendredi 6 juin 2025, un jour doublement béni : un vendredi coïncidant avec la fête de la Tabaski, au lendemain du jour sacré d’Arafat. Une circonstance que beaucoup interprètent comme un signe de grâce, comme si le ciel lui-même avait choisi le moment de son départ.
Roro, c’était plus qu’un nom, c’était une ambiance. Dès qu’il prenait l’antenne, les visages s’éclairaient, les cœurs se détendaient. Avec Kibibi, il incarnait cette folie douce, ce grain de génie qui faisait la différence. Il n’avait pas besoin de déguisement, seulement de sa voix et de son talent pour faire exister ce personnage espiègle et philosophique.
Ce simple échange, entre rire et tendresse, illustre le lien unique que Roro avait su tisser avec son public. Il faisait parler Kibibi comme on ouvre un journal intime, drôle mais toujours empreint de vérités.
Roro, c’était aussi la voix qui savait, avec une mélodie qui va avec, décrier le comportement de certains hommes qualifiés ‘’d’éternel insatisfait’’ ou encore l’expression de l’infidélité de certains hommes à la fois jaloux.
Aujourd’hui, c’est un silence pesant qui remplace ces dialogues. Mais dans nos mémoires, les voix de Roro et Kibibi continuent de résonner. Les hommages affluent de partout : confrères de télé, artistes, spectateurs anonymes. Tous saluent l’homme, mais aussi l’artiste, le créateur, l’ami invisible de nos soirées.
Éric Didia s’en va, mais Kibibi ne meurt pas. Elle reste là, quelque part dans nos rires d’enfants, dans le souvenir d’un animateur qui savait faire rêver, avec presque rien… sauf un immense cœur.

 

Texte et récit : Silvere BOSSIEI